Une invitation du Conservatoire Régional de Lyon, de la Cie la parole de et de la Maison des Passages
De la musique, des mots, des silences
pour dire les paysages humains.
en poésie autour du thème de la METAMORPHOSE
vendredi 28 juin à 17h
à la Maison des Passages
Plus que jamais la condition humaine a besoin des poètes, des forces nutritives de la poésie. Les métamorphoses du monde que nous vivons, que nous ressentons en chacun de nous, bouleversent nos univers, nos imaginaires. Edouard Glissant écrivait dans Philosophie de la Relation : « Il n’y a pas que cinq continents, il y a les archipels, une floraison de mers, évidentes et cachées, dont les plus secrètes nous émeuvent déjà… »
Les mots, les silences, les respirations qui composent la poésie sont comme des signes de reconnaissance pour celles et ceux qui cherchent à saisir l’ordre des choses. La poésie, en nous dévoilant ce qu’on ne voit pas, les rencontres et les espérances qui ouvrent au grand large, nous mène sur les chemins de la liberté. Car, comme l’écrivait Andrée Chedid : « Rien, en Poésie, ne s’achève. Tout est en route, à jamais… La Poésie demeurera éternellement présente, à l’écoute de l’incommensurable Vie. »
Métamorphoses
dans cette nuit noire
que nous fait l’Histoire
j’avance à tâtons
toujours étonné
toujours médusé
je prends mon chapeau
c’est un artichaut
j’embrasse ma femme
c’est un oreiller
je caresse un chat
c’est un arrosoir
j’ouvre la fenêtre
pour humer l’air pur
c’est un vieux placard
plein de moisissures
je prends un crapaud
pour un encrier
la bouche d’égout
pour la boîte aux lettres
le sifflet du train
pour une hirondelle
le bruit d’un moteur
pour mon propre cœur
un cri pour un rire
la nuit pour le jour
la mort pour la vie
les autres pour moi
Jean Tardieu
Maison des Passages
44, rue Saint Georges
69005 Lyon