programmation

  • La psychiatrie en France : une symphonie inachevée en péril

    Quel avenir pour la psychiatrie ?
    Rencontre-débat organisé par l’association L’Improbable.


    Vendredi 23 juin à 19h
    à la Maison des Passages
    Avec :
    GILBERT REMOND, président et directeur de publication de l’Improbable
    JEAN-CHRISTOPHE VIGNOLES, psychiatre
    FRED JARS, membre du collectif de pédo-psychiatrie du Vinatier

    Projection de films documentaires.

    Qu’entend-on par secteur psychiatrique, de quoi s’agit-il ?
    Il s’agit d’un dispositif de prise en charge de personnes atteintes de troubles psychiatriques. Sa mise en place officielle fait suite à une circulaire du 1960 qui se propose de généraliser à tout le territoire français un dispositif innovant provenant de plusieurs expériences. Ces expérimentations se fondent sur une conception humaniste de la folie et sur un projet thérapeutique, la psychothérapie institutionnelle, qui prône la désaliénisation et la désinstitutionnalisation du malade mental. Cette histoire commence en Lozère pendant la deuxième guerre mondiale à l’hôpital/asile de Saint-Alban où les psychiatres, pris au dépourvu pour subvenir aux besoins des malades, vont réorganiser les soins en donnant aux malades une plus grande liberté de circulation dans le village, en leur demandant, entre-autres, de s’organiser en « club » et de fabriquer un journal. Il s’agit de retrouver la part d’humanité chez celui doublement aliéné à ses symptômes et à la structure asilaire. Cette reconquête sur soi-même et sur l’institution passe nécessairement par la parole. Les figures emblématiques de Saint-Alban, les docteurs Tosquelles et Bonnafé, entre-autre, ne dissocieront pas leur pratique clinique de leur engagement politique et vont ainsi inspirer toute la psychiatrie publique pour plusieurs générations de soignants. Dans l’après-guerre un parallèle entre la déshumanisation de la vie dans les camps et au sein de l’asile psychiatrique va s’imposer à toute une profession. Dès lors l’expérience de la psychiatrie institutionnelle mise en place à Saint Alban devient une référence et une source d’inspiration tant sur le plan de la désaliénisation que de celui de la prise en charge thérapeutique. Le secteur psychiatrique est donc à la fois un dispositif de soin, une conception de l’humain et une politique.

    Hélas aujourd’hui le secteur psychiatrique se vide peu à peu de son sens (même si la pédopsychiatrie se bat encore pour faire exception) il ne sert plus en plus – et de plus en plus - qu’à désigner un dispositif qui se réduit aux orientations des patients vers une unité d’hospitalisation où il devra répondre aux exigences de résultat en suivant des protocoles médicamenteux qui ne se préoccupent que des symptômes et laissent entières leurs causes. Quel avenir a-t-il ? Nous en débattrons ensemble avec Fred Jars membre du collectif de pédo-psy du Vinatier qui dressera un aperçu de son histoire et de ses développements mais aussi à partir de films que nous proposerons au cours de cette soirée sur ses inspirateurs les docteurs Tosquelles et Bonnafé et les pratiques qu’ils ont autorisées jusqu’à nos jours.

    Maison des Passages
    44, rue Saint Georges
    69005 Lyon