programmation

  • Passeports pour la Liberté, d’après S. Beaud et Samira Belhoumi

    Spectacle de théâtre, à partir du livre de Stéphane Beaud : La France des Belhoumi, portraits de famille, 1977-2017. (La Découverte, Paris, 2018)

    Une production de la Compagnie Passeurs de Mémoires.
    Le vendredi 11 juin 2021 à 20h
    et le samedi 12 juin 2021 à 18h

    Réservation obligatoire par mail seulement : maisondespassages chez orange.fr

    Tarif unique : 10€
    Le livre du spectacle sera disponible à la vente sur place : 10€

    Passeports pour la liberté, d’après S. Beaud et Samira Belhoumi

    Adaptation de Dominique Lurcel
    Mise en scène : Dominique Lurcel
    Interprètes : Nadia Larbiouène et Dominique Lurcel
    Compagnie Passeurs de Mémoires, coproduction Coup de Soleil, avec le soutien l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).

    Durée du spectacle : 1h30

    Le livre : Stéphane Beaud, La France des Belhoumi, portraits de famille, 1977-2017 (La Découverte, 2018)

    Entre 2012 et 2017, cinq années aux contextes politiques particulièrement sensibles, le sociologue Stéphane Beaud s’est passionné pour le destin d’une famille algérienne installée en France depuis quarante ans, famille composée des parents et de huit enfants-cinq filles et trois garçons. Une enquête chorale, collective mais faisant aussi la part belle à l’histoire individuelle de chaque membre de la fratrie : l’histoire d’une lente « intégration silencieuse », aux chemins parfois contrastés, mais résolument à contre-courant des visions dramatisantes, victimaires –et pessimistes- qui accompagnent trop souvent ce type d’enquêtes.

    Samira

    Un visage, pourtant, se détache d’emblée de ce portrait de groupe. Celui de Samira, la sœur ainée, la première de la fratrie. Dès les premières pages de son enquête, Stéphane Beaud lui reconnaît une place privilégiée : certes pour son rôle déterminant dans le déclenchement de l’enquête et le pacte initial qu’elle scelle avec lui ; pour le nombre d’heures d’entretiens qu’elle lui accorde ; pour sa capacité aussi à entraîner dans son sillage tout le reste de la famille ; pour sa vigilance, durant les cinq ans qu’a duré l’enquête, pour que nul(le) ne s’en exclue ou n’en soit exclu(e) : une place qui n’est, en réalité, que le reflet de celle, prépondérante, qu’elle occupe au sein de la fratrie –et de la stature morale que celle-ci, dans son ensemble, lui reconnaît sans réserve.

    La silhouette de Samira émerge ainsi comme une sorte de « figure de proue familiale », une Victoire.

    Le projet théâtral

    Stéphane Beaud m’a confié, avec l’accord de Samira, l’intégralité de leurs deux premiers et longs entretiens, dont seuls quelques passages figurent dans La France des Belhoumi. Le spectacle ne vise pas d’autre ambition que celle de transmettre le contenu de ces entretiens, dans la plus grande fidélité. De faire entendre, avec la plus grande clarté possible, l’histoire d’un trajet qui renvoie à beaucoup d’autres semblables, et qui peut servir, sinon de modèle – le mot fleure trop sa dimension pédagogique- du moins de repère et de source de questionnements à bon nombre d’adolescents, et tout particulièrement, d’adolescentes. Sera donc préservée la forme initiale de l’entretien, de l’échange, ouvert et plein de vie. En revanche, il faudra, ici aussi, choisir dans l’intégralité des entretiens, en fonction de la durée souhaitable du spectacle (environ une heure trente) ; en fonction également de Samira elle-même, qui conservera un droit de regard absolu sur les pages qu’elle voudra ou non voir rendues publiques.

    Il s’agit de construire un spectacle d’une légèreté technique extrême, dans une scénographie minimaliste, susceptible d’être joué partout, et de pouvoir se dérouler sans installation lourde, hors les murs d’un théâtre, dans des lycées, des médiathèques, des structures associatives, voire en appartement, « chez les gens ».

    Ce spectacle pourra accompagner Stéphane Beaud dans ses rencontres avec les lycéens ; il pourra aussi, bien sûr, exister de manière autonome. Il aura également une forme spécifiquement destinée aux salles de spectacles (présence de la lumière).

    Dominique Lurcel, 24 Janvier 2019

    Photo : Samira Belhoumi et son grand-père, droits réservés

    La Maison des Passages
    44 rue Saint Georges, 69005 Lyon