programmation

  • "A ce stade de l’amour" avec Lætitia Lalle Bi Bénie et Marie-Paule Laval et Jean Erns Marie-Louise

    La Maison des Passages et le Théâtre du Désordre des Esprits/cie Bruno Boëglin présentent
    Fête d’été !


    Mercredi 15 Juin 2016
    18h30 : : Accueil bar et petite restauration (payant)
    19h : : Lecture-spectacle « A ce stade de l’amour »


     Marie-paule Laval
    Ce mois de mai, Lyonel Trouillot, écrivain haitien, est invité à participer à un débat qui a pour thème : « L’Amitié ». A Lyon. Interviewé sur une onde radio, il cite Edouard Glissant, autre écrivain insulaire. Cet ami cher à La Maison des Passages avait résumé la situation ainsi : « L’Europe est fatiguée » ...et Lyonel T. de terminer l’entretien radiophonique par ces derniers mots : « De toute
    façon, ce n’est pas en Occident que ça se passe ! ». C’est dans ce contexte un peu étrange que nous fêtons la venue de l’été à La Maison des Passages.
    Nous avions une carte blanche. Alors, de mon côté, j’ai choisi à contre-courant, si l’on peut dire, la lumière du livre de Henry Miller : Le Colosse de Maroussi. Il y peint la Grèce et l’hospitalité bénie de ses habitants. En 1938.

    A Marseille, je pris le bateau pour le Pirée. Il y avait à bord beaucoup de gens du Levant. Je les choisis aussitôt, de préférence aux Américains, aux Français, aux Anglais.
    J’avais très envie de parler avec des Arabes, des Turcs, des Syriens et leurs pareils...

    Soixante-quinze années plus tard, Maylis de Kérangal raconte dans un livre qu’elle a nommé A ce stade de la nuit ce qu’elle a entendu, un soir tard, assise dans sa cuisine :
    L’information enfle sur les ondes, bientôt les sature, je l’étire en une seule phrase : « Un bateau venu de Lybie, chargé de plus de cinq cent migrants, a fait naufrage ce matin à moins de deux kilomètres des côtes de l’île de Lampeduza ».
    ... J’ai distingué le sillage du rafiot sur la mer, sa trace mouvante à la surface de l’eau...j’ai vu l’embarcation...les vitres brouillées de sel et de projections séchées ; j’ai reconnu une cargaison humaine dans ce volume sombre, grelottant...j’ai pensé enfin que la plupart des passagers ne devaient pas savoir nager, ayant vu la mer deux jours auparavant pour la première fois...Certains s’en étaient sortis, c’est vrai...
    Ne pas opposer ces deux textes, seulement les entremêler, essayer que la lumière de l’un traverse la pénombre de l’autre.


     Laetitia Lalle Bi Bénie
    Pour fêter cet été en votre compagnie j’ai choisi trois auteurs qui travaillent sur les blessures que l’on veut garder invisibles. Des textes écrits pour prendre et garder la parole autant qu’il le faudra. Les héroïnes qu’ils mettent en lumière sont des femmes qui en donnent plein. Pour trinquer à l’été je propose ce cocktail uppercut : un mélange de saveurs surprenantes en bouche qui délie les langues et convulse nos corps. Des auteurs qui boxent avec nos maux pour nous faire sentir le tremblement de notre monde et peut être si l’on arrive à être à l’écoute tous ensemble le tremblement de nos peaux : Chimamanda NGOZI ADICHIE, Fabienne KANOR, Léonora MIANO.


    Tarifs :
     6€
     7€ et + (soutien)
    Réservation conseillée : 04 78 42 19 04
    maisondespassages chez orange.fr


    La Maison des Passages
    44, rue saint Georges
    69005 Lyon